Récapitulatif – Bolivie

Après 3 semaines à parcourir la Bolivie, des vallées caniculaires de Santa Cruz aux montagnes gelées de l’Altiplano, l’heure du bilan a sonné. On vous raconte tout ce qu’on a aimé, goûté et découvert, ce qui nous a émerveillés, fait rêver, déçus ou étonnés. En espérant que cela vous donnera peut-être des idées !


  • Coup de cœur :

Le salar de Uyuni : Après plus de 6 mois sur les routes, nous avions peur d’en avoir trop vu, de ne plus savoir nous émerveiller. Le salar d’Uyuni nous a prouvé le contraire. À 5 heures du matin, malgré le froid et la fatigue, c’est bien avec des yeux d’enfants extasiés que l’on a découvert les paysages du désert de sel tous plus époustouflants les uns que les autres. Sans hésiter l’une des plus belles choses que nous ayons vues cette année ! Allez, on pousse même le bouchon un peu plus loin : sans hésiter l’une des plus belles choses que l’on ait vue dans notre vie (avec les Montagnes Jaunes en Chine) !

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  • Expériences inédites :

Être adopté comme papa pour la fête des pères : Première étape de notre périple bolivien : l’orphelinat « Nuestros Pequeños Hermanos » dans la campagne de Santa Cruz. Trois jours après notre arrivée, Antoine était adopté comme papa de remplacement pour être mis à l’honneur (et à l’épreuve) lors des festivités organisées pour la fête des pères. Un moment très émouvant que l’on n’est pas prêt d’oublier.

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Un dimanche de Pâques pas comme les autres : Le jour de Pâques, nous nous trouvions à Copacabana, dans l’attente de passer la frontière péruvienne. En quelques heures, le petit village paisible des rives du lac Titicaca s’est transformé en véritable fête foraine. Les boliviens ont débarqué par centaines pour planter leurs tentes sur les berges du lac, improviser des barbecues de rues, mais surtout pour faire bénir leurs voitures toutes endimanchées pour l’occasion. On a eu beau chercher les cloches et les œufs de Pâques, on a seulement trouvé des figurines géantes à l’effigie du dessin animé l’ « Âge de Glace » (allez savoir pourquoi !).

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Dépasser 4000 mètres d’altitude : Plus jamais on ne dira que les Alpes françaises sont hautes ! La Bolivie est traversée en grande partie par la Cordillère Royale, qui culmine au minimum à 4000 mètres d’altitude. Nous avons donc passé la majorité de notre séjour à mettre en branle l’usine à globules rouges. Heureusement pour nous, à quelques maux de tête près, nous nous sommes plutôt bien adaptés au climat. Et finalement, au bout de quelques jours, on a même fini par en oublier qu’il n’était pas normal d’avoir le souffle court après avoir monté trois marches !

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  • Expériences culinaires à recommander :

La Bolivie, le pays de la pomme de terre ! En frites, en purée, à l’eau ou en soupe, c’est le met de référence à tous les repas. Après tout, c’est bien de là que les conquistadors ont ramené cet étrange tubercule à la cour d’Espagne il y a bientôt cinq siècles. Pour le reste, on ne peut pas dire que la cuisine bolivienne soit très élaborée. Il y’a bien le « Picante de Pollo » (poulet à la sauce piquante) que l’on peut déguster sur tous les marchés, mais sinon, les cartes sont en général plutôt inspirées de nos plats européens les plus basiques (pâtes, pizzas, hamburgers). On a tout de même eu envie de vous parler de deux découvertes.

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Le Yuca : C’est le nom latino-américain du manioc. Les boliviens en font à peu près la même utilisation – et dans les mêmes proportions – que la pomme de terre. Quant au goût, à mi-chemin entre cette-dernière et la banane, plutôt pas mauvais ! 

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La feuille de coca : Tradition millénaire, les boliviens mâchent à longueur de journée des feuilles de coca. Coupe-faim, excitant, anesthésiant, ses vertus sont multiples et bien connues depuis les Incas qui, à l’époque, s’en servaient déjà pendant les trépanations, (alors qu’on en était encore à assommer nos patients avant de les opérer pour leur éviter la douleur de la chirurgie). Ces petites feuilles vertes ont été très utilisées à l’époque des conquistadors et de l’exploitation des populations dans les mines d’argent (48 heures de travail d’affilée sans relâche avec, comme seule collation, cette chique verdâtre). À tel point que la valeur de la feuille a, à certains moments, dépassé celle de l’or. Interdite par les Nations Unies dans les années 1960, car considérée comme la cause du retard des populations andines, elle a finalement été réhabilitée dès que les industriels ont compris la plus-value qu’elle pouvait donner au travail des ouvriers. Aujourd’hui, il est estimé que plus de 90% des boliviens en consomme quotidiennement. On s’est donc mis à la mode locale, par la mastication ou l’infusion. Surtout lorsqu’on a appris que cette petite feuille verte pouvait nous éviter le mal des montagnes. Rassurez-vous, on n’en n’est pas devenus cocaïnomanes pour autant (non maman, on n’est pas drogués) !

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  • Mauvais souvenir : 

Une auberge miteuse à La Paz : Vieux centre historique excepté, on ne peut pas dire que la capitale bolivienne ait été un vrai coup de cœur. D’autant plus que l’on a atterri – à 5 heures du matin, après une (courte) nuit dans le bus – dans une auberge pour le moins douteuse, mais qui présentait toutefois l’avantage de se situer à deux pas de la gare. On a très vite déchanté : pas d’eau chaude, pas de chauffage, pas de petit-déjeuner, pas de cuisine, pas de wifi. Tous nos pires cauchemars réunis ! Autant dire qu’on n’a pas insisté: 24 heures plus tard, nous étions dans un nouveau bus, direction Copacabana. La prochaine fois, 5 heures du matin ou pas, on essaiera d’aller chercher une chambre un peu plus loin que la station de bus !

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  • Ce qu’on gardera :

Nos pulls en poil d’alpaga : Vous souvenez-vous ? Après avoir attrapé des bed bugs à Buenos Aires, nous avions jeté – dans un élan de paranoïa – la moitié de nos habits (on n’en n’avait déjà pas beaucoup). Pulls compris. Ce n’est presque pas un euphémisme de dire qu’on est arrivé en short à Sucre, notre première étape à 3000m d’altitude. Avant même d’aller visiter la ville, nous avons donc foncé nous acheter des pulls en poil d’alpaga, tout chauds et tout doux pour affronter le grand froid des montagnes. Sans doute le meilleur achat de notre tour du monde (et puis pour 12 euros, on peut dire que c’est plutôt bon marché) !

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  • Les petits imprévus :

Tomber malade au lac Titicaca : Arrivés à Copacabana, nous organisons notre excursion du lendemain sur la « Isla del Sol », îlot préservé de la culture tiwanaku au milieu du lac. Nous prévoyons notamment d’y dormir chez l’habitant, expérience typique visiblement inoubliable. C’était sans compter avec l’estomac de Charlotte qui a vigoureusement protesté toute la nuit. Diagnostic : gastrite (inflammation de la paroi de l’estomac). Tant pis pour notre nuit chez l’habitant, on s’est contenté d’une marche de 4 heures sur l’île, lorsque les spasmes se furent calmés (par miracle, on a trouvé des médicaments adéquats dans la seule pharmacie du village!). Heureusement pour nous, en 6 mois de voyage, c’est le seul petit pépin de santé que l’on ait connu.

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  • Bonne surprise :

Les guides dans les musées : En général, on est plutôt paysages que musées. Mais en Bolivie, les (ridicules) droits d’entrée des établissements vont systématiquement de pair avec une visite guidée privée. Il n’en fallait pas plus pour nous convaincre : en 3 semaines de voyage, on a sans doute fait le plein de visites pour les 3 prochaines années ! Nous nous sommes passionnés pour l’histoire de la Bolivie, des Incas aux conquistadors, de l’indépendance du pays à la production de la coca. On peut maintenant disserter des heures sur la figure de Bolívar, la civilisation Tiwanaku ou encore l’invention du Coca-Cola. Non, pas intéressés, vous êtes sûrs ?!

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  • Mauvaise surprise :

Les boliviens : Ça nous brûle les doigts que de taper ça sur le clavier, mais c’est pourtant vrai. La Bolivie est le pays dans lequel nous avons été le plus mal accueillis depuis notre départ de France. Est-ce parce que la population est encore composée à 60% d’aymaras (indiens) et que le souvenir du blanc pilleur et massacreur est encore très ancré dans les esprits ? On ne saurait le dire. Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’on ne s’y est pas senti très à l’aise, et c’est bien dommage, car cela nous a un peu gâché le séjour malgré la beauté des paysages. Étonnement particulier : la haine profonde que nourrissent tous les boliviens à l’égard de la photographie. Nous avions pris l’habitude que les locaux se prêtent au jeu du portrait un peu partout dans le monde, ce qui donnait souvent lieu à de jolis moments de complicités (comme en Birmanie). En Bolivie, il nous a fallu apprendre à ruser et à prendre des clichés à la volée (forcément de moins bonne qualité). En représailles, on s’est tout de même pris quelques tomates pourries sur la figure en plein milieu d’un marché. Photographe : un métier risqué !

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Pas très commode…
  • Les spécificités boliviennes qui nous ont étonnés :

La culture aymara : Cela frappe de plein fouet dès que l’on met les pieds en Bolivie : la culture indienne ancestrale est encore très ancrée dans le pays – que ce soit dans le style vestimentaire comme dans les croyances. On vous en dira plus dans article à la fin de notre voyage au Pérou !

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Les douches électriques : Grande invention bolivienne : on vous présente les douches où, si tu touches le pommeau en ayant les doigts mouillés, tu meurs ! Et s’il y a une panne d’électricité : pas d’eau chaude. Peu importe qu’il fasse -10 degrés dehors !

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Les taxes à tour de bras : Dans les gares, les aéroports, les toilettes publiques, les parcs nationaux, il est de coutume de payer une taxe. On ne va pas chipoter pour quelques bolivianos bien entendu, mais parfois ça nous a étonnés, surtout quand il faut payer pour des toilettes publiques au milieu de la nature !

Prenez-nous pour des cloches!
Prenez-nous pour des cloches!

Les écarts de température : On n’en revient toujours pas. Comment, dans ce pays, a-t-on pu avoir à la fois si chaud et si froid ?! Pourtant à peine quelques centaines de kilomètres séparent la canicule de Santa-Cruz (35 degrés) des montagnes du Salar d’Uyuni (-10 degrés). Le choc est tout de même rude lorsque l’on sort du bus dans lequel on a voyagé de nuit sans réaliser que la température chutait drastiquement à l’extérieur !

Chaud...
Chaud…
...froid!
…froid!
  • Ce qu’on aurait aimé faire :

Aller en Amazonie : C’était le rêve d’Antoine. Surtout que la Bolivie est l’un des pays où le poumon de la planète est le plus accessible au prix le plus abordable. Pour s’y rendre, deux solutions s’offraient à nous: 30 heures de car à flanc de falaise sur des pistes défoncées ou 1 heure d’avion dans un coucou de fortune de quelques places. Mea culpa, j’ai (Charlotte) été trop peureuse (ou trop sérieuse ?!). Et le combo alligator-moustiques-anacondas à la clé n’était pas une carotte suffisamment alléchante pour m’enjoindre au courage !

  • Budget :

25 euros par jour et par personne. Après les dépenses inattendues de la ruineuse Patagonie (qui a tout de même creusé un sacré trou dans notre budget), nos comptes en banque ont enfin pu respirer un peu en Bolivie ! Comptez 20 euros pour une chambre double avec salle de bain commune dans une auberge de jeunesse, 15 euros pour un restaurant basique avec deux plats et deux boissons et 12 euros pour un pull en poil d’alpaga.

  • Si on devait résumer la Bolivie en un mot :

Charlotte : « Baroque ». Maintenant que j’en ai compris toute la signification (lors d’une de nos nombreuses visites de musée), je peux utiliser ce mot judicieusement! Églises coloniales aux murs dorés, peintures surchargées, bâtiments à l’architecture exubérante, la Bolivie a conservé le style des conquistadors dans toutes ses villes. Et il faut dire que ça donne tout de même un certain charme au pays.

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Antoine : « Altitude ». On a passé pratiquement tout notre séjour sur les hauteurs de l’ « altiplano » bolivien, comprenez, au minimum à 4000 mètres d’altitude. Notre mode de vie en a significativement été modifié : mâcher de la coca, s’endormir de fatigue à 20h30 (et oui ça crève l’altitude !), être essoufflés au moindre effort ou encore sortir avec 3 couches de pulls sur soi !

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Charlotte & Antoine.

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En tous cas, la Bolivie, c’était les doigts dans le nez.