Bien que la junte se soit auto-dissoute en 2011, la Birmanie est encore en grande partie sous contrôle militaire. Il est donc assez difficile – et d’ailleurs pas tellement recommandé – de sortir des sentiers battus touristiques. La plupart des voyageurs suivent par conséquent, pratiquement tous, le même itinéraire, et cela inclut, entre autre, un passage sur les bords du lac Inle.
Nous avons été déçus d’y découvrir que les photos si connues des pêcheurs en équilibre sur leurs barques sont en fait pratiquement toutes posées, et qu’après avoir effectué leurs numéros de funambulisme, ces-derniers exigent souvent quelques kyats (monnaie locale) en contrepartie.
Mais malgré le ronronnement incessant des moteurs et les touristes qui se pressent à la queue-leu-leu dans les mêmes attractions, la magie est sans conteste au rendez-vous. On ne l’a d’ailleurs pas assez répété : la Birmanie est sans doute l’un des plus beaux pays que nous ayons visités en Asie.
Si le lac Inle est si connu, il le doit aux « Intha » – littéralement « fils du lac » – cette minorité ethnique qui s’y est établie il y a une centaine d’années. Venus de l’extrême Sud du pays, fuyant la guerre avec la Thaïlande, ils sont arrivés au bord du lac alors que les « Shan » (10% de la population birmane) en avait déjà pris possession. Cela ne les a pas rebutés pour autant : ils ont tout bonnement décidé de prendre leurs quartiers sur l’eau.
Développant au passage une nouvelle technique agricole : les jardins et champs flottants, qui – croyez le ou non – alimentent pratiquement la totalité du pays en fruits, légumes et fleurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que les marchés alentours sont si abondants et colorés et qu’il est vraiment recommandé de descendre à terre y faire un tour.
Les Intha sont également connus pour leur façon de ramer unique au monde. Debout sur leurs pirogues, ils enroulent une jambe autour d’une rame pour continuer à manœuvrer tout en ayant les deux mains libres pour pêcher. Et même s’ils en ont fait une attraction touristique, on n’en n’est pas moins ébahi par le spectacle.
Charlotte & Antoine.