Comment je suis devenue une parfaite petite geek

Je n’ai jamais été très branchée informatique : j’ai grandi sans MSN, les seules séries que j’ai regardées dans toute ma vie sont « Friends » et « Sex and the City », autant dire, des dinosaures, je suis longtemps restée au « Eee-PC » et j’en était ravie, puis quand je suis passée au Mac j’ai laissé mon frère configurer « mes coins » et mon « track pad » (« track » quoi ?), la photo de profil de mon compte Twitter est un œuf, qui démontre avec cruauté mon absence criante d’activité (d’ailleurs je ne m’y suis inscrite seulement parce que des profs nous y avaient obligés), mon iTunes est vide (quand je dis vide, cela signifie que je n’ai même pas une seule chanson dessus : je ne sais pas comment ça marche), les « QR codes » sont pour moi un grand mystère, je ne suis jamais au fait des dernières applications à la mode, et je n’en comprends pas toujours l’utilisation (Mais ça sert à quoi en fait « Yo » ?), je n’arrive jamais à trouver un site correct pour regarder un film en streaming (ce qui fait que je me coltine souvent la version québécoise ou que j’abandonne carrément l’idée), et il y a encore quelques mois, le « torrent » était pour moi un cours d’eau paisible de haute montagne.

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J’essayais de me rassurer en me disant que beaucoup était dans la même situation. D’ailleurs, je me réconforte encore à l’idée qu’,à la lecture de ces lignes, certains doivent se sentir bien seuls. J’oublie simplement que ceux-là ont, pour beaucoup – mea culpa si j’en vexe certains – déjà passé la quarantaine. Alors que, moi, je suis sensée faire partie de la génération Y, ceux qui sont nés avec des biberons connectés et des Smartphones comme hochets.

Mais voilà depuis un mois, autrement dit, depuis notre départ, il m’arrive quelque chose de terrible : je suis en train de me transformer, à une vitesse absolument effarante, en parfaite petite geek. Pire, en véritable accro d’internet, des réseaux sociaux et des logiciels de postproduction (mot qui ne faisait même pas partie de mon vocabulaire il y a encore quelques semaines)! Heureusement, Antoine n’en n’est pas en reste non plus.

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Récit quotidien d’une addiction :

  • Je prononce une bonne centaine de fois par jour les mots « Facebook », « Gmail », « blog », « wifi », « chargeur », « post », « commentaire », « partage », « notification », « inbox », « newsfeed », « googleliser » etc.
  • Nous nous revendiquons maintenant « blogeurs ». Oui oui.
  • Je sais faire la différence entre les « mégas », les « gigas » et les « teras »
  • J’utilise sans souci Photoshop, FinalCut, MPEG et tous les autres logiciels dont j’ignorais jusqu’à l’existence il y a encore peu
  • Je réfléchis sérieusement à emporter mon ordinateur pour partir en trek dans l’Annapurna (à 3000 mètres d’altitude, dont 1000 de dénivelés, sachant qu’il faut porter nos sacs pendant les 6 jours du trajet)
  • Toujours en prévision de ce trek, je pense à préparer des posts Facebook pour chacune des journées où nous serons coupés d’internet
  • Je connais par cœur tous les raccourcis de WordPress
  • Disqus est devenu mon meilleur ami
  • Nous nous lançons des défis d’un type nouveau : « On essaye de ne pas se connecter pendant au moins 2 heures, ok ? »
  • Une « bibliothèque » est maintenant pour moi un espace où l’on charge des photos, et une « minette » un éclairage d’appoint
  • Les phrases comme « Tu as vu, ce post a une portée de 2699 personnes » ou « On a super taux de rebond sur cet article ! » font maintenant parties de mon quotidien
  • Je passe des heures à décortiquer les données de Google Analytics
  • Toujours sur Google Analytics, je suis capable de suivre en instantané le chemin d’un internaute sur notre blog (« Super, celui-là, ça fait 3 minutes 39 qu’il est connecté, regarde il en est à son deuxième article! »). Terrifiant.
  • N’importe laquelle de nos expériences devient sujette à un post : un passage chez le coiffeur, dans des toilettes publiques, à bord d’un taxi fou (que je ne relèverais jamais à Paris en temps normal), ou encore le fait d’écrire un post à propos du fait de vouloir sans cesse écrire des posts, et trouver ça hilarant (je commence à me faire peur)
  • J’actualise mon compte Gmail toute les demi-heures
  • Au restaurant, les serveurs sont obligés de pousser nos ordinateurs de la table pour faire un peu de place à nos assiettes
  • Je me surprends à envoyer des mails à Antoine pour communiquer, même lorsqu’il est à deux mètres de moi. Je le préviens seulement : « check tes inbox ». Il trouve ça normal.
  • Je pense à faire des liens dans mes articles pour optimiser notre « référencement en ligne »
  • Nous choisissons nos auberges de jeunesse en fonction de la qualité du Wifi
  • Je parle maintenant un autre langage : «  Tu as bien pensé à désentrelacer ta vidéo quand tu l’as exportée en format mp4 1280×720 HDTV sur MPEG ? »
  • Nous dépensons tout notre budget en gadgets inutiles en essayant de nous convaincre que c’est une merveilleuse idée : « non mais c’est vrai que c’est indispensable un filtre UV pour appareil photo »
  • J’ai checké au moins 3 fois Facebook au moment de la rédaction de cet article (Sérieusement, j’aurais pu louper quelque chose de super important).

S’il a donc fallu que j’attende d’être à l’autre bout du monde pour, paradoxalement, être plus connectée que jamais, c’est surtout car VOUS êtes extrêmement actifs et réactifs à nos histoires.

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Et, de vous à moi, c’est à ça que nous sommes accros !

Car plus que voyager, ce que nous aimons par dessus tout, c’est partager nos expériences avec vous. Nous travaillons partout et n’importe quand. Et nous recevons vos étonnements et vos encouragements comme la plus belle des récompenses.

Je profite donc de cet article pour vous dire à tous un immense MERCI !!

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